Le Grand Salaar Imprimer

 

20/04/2011

Nous prenons nos habitudes dans le centre ville de Tarija. Promenade au marché où nous mangeons souvent dans des restaurants populaires, une assiette de riz viande sauce. Nous achetons des papailles, oranges avocats, tranches de pastèques, prenons une glace vers la place centrale, sa fontaine aux pigeons à l’ombre de grands palmiers.

Nos passons des heures dans des cybers pour envoyer quelques photos et mails car internet est très lent. Je passe beaucoup de temps au bureau du contrôle de l’aéroport et auprès du colonel Solano, à glaner des infos sur les altitudes des cols entre chaque ville. Les altitudes minimales pour passer en IFR sont très hautes, 18000 20000 pieds ! J’élabore un programme de vol en Bolivie avec un itinéraire et une liste d’aéroports et aérodromes, comme l’aviation civile me le demande pour me délivrer l’autorisation. Je demande à ce que ce circuit puisse être modifiable en fonction de mes capacités à passer ou non les cols et en fonction de la météo qui doit être impeccable. Je règle à nouveau l’inclinaison d’une pale d’hélice qui a glissée ce qui causait des vibrations lors des 2 derniers vols mais je n’ai pas les outils pour serrer suffisamment et au hangar militaire les avions sont américains et les outils non métriques. En une demi heure de vol d’essai, nous montons bien chargés à 4000 m et redescendons. Demandée vendredi, l’autorisation n’arrivera que mardi soir car l’aviation civile, étudiera de près mon cas, se sentant responsable en cas d’accident. Le précédent ULM qui est passé l’an dernier s’est écrasé en haute montagne dans le pays voisin !

Mercredi matin, le bureau de l’aéroport nous donne notre autorisation signée du général Trigo (qui précise que nous ne devons pas monter au dessus de 14500 pieds ) et nous décollons, plan de vol approuvé pour Uyuni. Nous respectons cette altitude en passant à l’ouest où les montagnes sont moins hautes pour ensuite remonter sur Uyuni Difficile de décrire avec des mots, nos 3 heures 36 min d’errances au dessus des plissements andins, érosions, villages, pics enneigés. J’utilise les ascendances parfois de 1000 ft/min et fuis les descendances parfois aussi fortes. L’apothéose est quand nous sortons entre les 2 chaines andines pour survoler l’altiplano et descendre lentement vers l’immense masse blanche du salaar d’Uyuni. Ce désert de sel transformé en partie en lac suite aux fortes pluies de cette année est enserré par des montagnes noires, du sable rouge et de l’eau bleue pastel. Nous sommes hypnotisés par cette beauté, et tournons tournons avant d’atterrir sur l’aéroport tout neuf d’Uyuni. Vite entourés de tous les militaires et la police de la région, nous apprenons que nous sommes les premiers à nous poser en avion privé ici. Le problème est qu’ils n’ont pas été avertis et le colonel responsable prend plan de vol, autorisation pour notre tour de Bolivie, ma licence et les clés de l’ULM  à priori jusqu’au lendemain ! La police nous dépose dans la petite ville touristique où nous flânons dans la fraicheur du soir. Petit mal de tête du à l’altitude et essouflement rapide, nous nous couchons tôt, heureux de ce superbe survol, sous d’épaisses couvertures. Dehors il va geler !