Dernier vol jusqu'à St-Laurent du Maroni Imprimer

12/07/2011

Cayenne est la grande ville de Guyane, en pleine expansion. Nous y retrouvons les embouteillages, les centres commerciaux, la société de consommation dont nous avions perdu l’habitude. La météo est pluvieuse. Nous décalons notre départ pour l’après midi à cause de fortes pluies qui tombent presque toute la matinée.

 

 

Nous contournons Cayenne pour nous écarter sur la mer afin de contourner un gros orage puis piquons sur les Iles du Salut, tristement célèbre pour leur bagne dont les bâtiments sont désormais un lieu de visite touristique. Sur la côte se distinguent  les pas de tirs des fusées Ariane de Kourou. Passé la zone interdite de survol, nous regagnons le bord de mer que nous longeons jusqu’à l’embouchure du Maroni contournant quelques gros nuages noirs se vidant de leur eau. Maurice, qui tient le club ULM, nous attend avec des amis pilotes. Nous mettons l’ULM au mouillage et Maurice nous emmène chez lui. Le lendemain, nous démontons les flotteurs  pour remettre les roues et enlevons les ailes pour pouvoir l’amener au hangar du club où il sera entreposé jusqu’à février prochain date à laquelle je reprends le raid jusqu’au Canada. Il pleut presque sans discontinuer, plusieurs centimètres dans la journée. Nous travaillons à l’ULM. Plusieurs coutures intérieures des flotteurs avaient lâché ce qui avait modifié dessous les flotteurs et expliquait les difficultés de décollage.

Avec la grisaille, je me sens un peu triste. Si Lysiah souffle de terminer ce raid qui fut une expérience trop difficile pour elle, je suis, quant à moi, triste de finir cette page de vie. Dans ma tête se dessinent les images de l’Amériques du sud dont j’ai une vision globale : ses landes et forêts, ses plages, animaux, montagnes aux sommets enneigés, ses plaies ouvertes dans les forêts… Défilent comme un caléidoscope les visages des milliers de personnes qui nous ont invités et fait partager leur vie.